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Un magazine culturel sur le foot : stupéfiant, non ?


serdam

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Le football est-il un art ? “Stupéfiant !”, l’émission de France 2, tente par tous les moyens de le démontrer. Un peu court, lui répond notre journaliste, amoureux inconditionnel et pointu de la geste footballistique. On refait le match. 

Le football est-il un art ? Cette question (de cours), le nouveau numéro de Stupéfiant !, le magazine culturel de France 2, y consacre l’ensemble de son sommaire. Avec la volonté entêtée, un peu comme un dribble trop long, d’y répondre par l’affirmative – au point que le critique d’art Jean-Max Colard, interviewé par Léa Salamé, se sent obligé de contre-attaquer (brillamment), en précisant que le ballon rond est une culture, à laquelle, oui, des artistes se sont intéressés…

 

Les différents sujets de l’émission explorent donc les rapports entre art et foot, profitant également de l’ouverture de l’exposition « Nous sommes foor  (au Mucem de Marseille, jusqu’au 4 février 2018). L’amateur de foot regarde ça avec un petit sourire en coin, comme toujours quand des béotiens, fussent-ils bien intentionnés, s’attaquent à un sujet qu’ils maîtrisent mal. Un exemple : l’excellent Loïc Prigent , que l’on excuse au nom de ses exploits passés, survole un peu vite l’histoire des chants de supporters, négligeant l’incroyable créativité des stades anglais et attribuant à tort le succès d’un hymne cher au cœur des fans du PSG (Paris ville lumière) aux attentats de 2015... Euh non, personnellement, je le chante (faux) depuis un bail.

 

 

Un art du collectif

 

 

Mais Léa Salamé herself ne s’en sort pas mal face à Olivier Giroud : l’attaquant des Bleus a marqué un but acrobatique il y a près d’un an avec Arsenal (dont France 2 n’a pas les images, hélas). Se sent-il artiste pour autant ? Le footeux a du répondant ou avait bien révisé, semblant connaître la toile du douanier Rousseau baptisée Les Joueurs de football. L’entretien est amusant. Il témoigne de l’obsession un peu réductrice de l’émission : l’art, dans le foot, ce serait le geste – et évidemment le geste individuel, imprévisible, dingue, défiant logique et pesanteur, celui de Neymar ou d’Ibrahimovic. Alors que le foot – les toiles de Nicolas de Staël en témoignent – est bien plus que ça, et surtout un art du collectif, moins une prouesse solitaire qu’une équation mathématique .

 

Plus intéressante, mais un peu trop diluée, une enquête sur le sort réservé à la sculpture géante de l’Algérien Adel Abdessemed, Coup de tête : soit Zidane flanquant son fameux coup de boule à Materazzi en finale de la Coupe du Monde 2006. Quoi que l’on pense de l’œuvre (je parierais que mon camarade Olivier Cena ne la porte pas dans son cœur) il semble bien que ce soit une intervention de l’ex-numéro 10 de l’équipe de France, ex-génie influent s’il en est, qui l’ait fait disparaître de la corniche de Doha où la Qatar Museums Authority, qui l’avait acquise, devait l’exposer en permanence... Le Monde avait déjà sorti cette affaire fin 2013.

 

 

Le foot, source d’inspiration

 

 

Parmi les œuvres d’art inspirées par le foot que l’émission donne à voir, quelques découvertes : en premier lieu Stadium, création théâtrale de Mohamed El Khatib, bâtie autour de témoignages de supporters lensois ordinaires (après le succès au Théâtre de la Colline, il reste quelques dates en tournée). Ensuite, les installations grandeur nature des plasticiens (ou artistes conceptuels ou je ne sais quoi) Jeremy Laffon et Marie Denis. Le premier a imaginé Woodfoot, soit un terrain dévoré par la nature – souvenir des matchs de foot en forêt de notre enfance ; la seconde, Inclinaison, un terrain épousant le relief d’un paysage (on dirait la version “live” de certains dessins de l’Argentin Guillermo Mordillo). Le plus drôle est que des matchs ont eu lieu, tant bien que mal, sur ces œuvres. Comme quoi le foot triomphe toujours, y compris des élucubrations de ceux qui cherchent à le définir ou le sanctifier…

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