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Les 10 tics qui crispent quand on regarde un match de foot


serdam

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Rencontres survendues et statistiques oiseuses, consultants falots ou sans vergogne… Thierry Roland n’est plus, mais le foot à la télé peut continuer à agacer sérieusement l’amateur passionné. Résultat : dix cartons jaunes.

Du foot partout, du foot tout le temps à la télé. Ce constat ravit l’amateur de ballon rond, l’effraie aussi, parce qu’il y voit une coûteuse addiction. De plus, qui dit omniprésence dit dégâts collatéraux… On ne va pas se mentir : le foot est plutôt mieux filmé et mieux commenté qu’il y a trente ans – adieu, le tandem Thierry Roland-Jean-Michel Larqué et ses brèves de comptoir. Mais un paquet de tics et de TOC footballistiques à la télé sont de moins en moins supportables. Florilège perso et partial en dix points.

 

 

1 - Les commentateurs extatiques

 

 

Avant, le foot, c’était presque de l’info : on captait le sport en temps réel, le match était bon ou non… Désormais, il faut garder ses abonnés, s’assurer qu’ils ne vont pas arrêter de payer en quête d’un bouquet au gazon plus vert ou aux buteurs plus efficaces. Alors il faut survendre, vanter les mérites d’un match effrayant d’ennui – et il y en a, en Ligue 1… Le pompon ? Les bandes-annonces qui nous vendent Troyes/Toulouse comme un péplum hollywoodien – généralement, ça finit en 0-0 sur une pelouse en carton…

 

 

2 - Les consultants potiches

 

 

Il y a ceux qui réussissent : David Ginola, Jérôme Rothen, Habib Beye… Et ceux qui restent à la porte du studio… Anciens joueurs ou entraîneurs au chômage, tous ou presque rôdent autour des chaînes de télé pour continuer à bosser ou à exister. Les champions du monde de 1998, une franc-maçonnerie avec affidés et excommuniés, reconnaissables à ce qu’ils appellent les joueurs actuels de l’équipe de France par leur prénom, ont longtemps trusté les places… Mais souvent, devant la platitude de leurs commentaires, ce sont leurs costumes extravagants qui crèvent l’écran. Merci le placement de marque : c’était aveuglant sur les premières émissions de plateau de SFR Sport.

 

 

3 - Le consultant girouette

 

 

Le foot n’est pas une science exacte, mais il y a des lois immuables. Exemple : c’est au moment où le consultant, prenant de la hauteur, s’acharne contre cette équipe sans inspiration, incapable d’aligner trois passes, que celle-ci va marquer un but et prendre l’avantage. Dans la seconde qui suit, sans aucun remords ni honte, les ex-nullards sont loués comme les plus fins tacticiens du moment. Bien sûr, mon vieux, on te croit. Christophe Dugarry (voir plus bas) était le roi de ces conclusions hâtives et bien imprudentes.

 

 

4 - Les plans de coupe

 

 

Quand le commentaire va à peu près, c’est la réalisation qui flanche. De plus en plus, récemment : interminables plans de coupe sur la foule (pour aider le montage des résumés) alors que le jeu continue, gros plan du remplaçant qui s’échauffe – dont on vient de nous dire qu’il s’échauffait, bel exemple de coordination. Et puis cette caméra sans honte qui s’attarde sur le joueur remplacé, guettant sur son visage la colère contre son entraîneur… Notez qu’on n’a jamais filmé la tête d’un journaliste sportif à qui son rédac chef vient de dire qu’il couvrirait désormais la division 3.

 

 

5 - Dugarry, Paganelli…

 

 

Chaque amateur a ses têtes de turc : Christophe Dugarry, consultant plus exigeant avec les autres qu’avec lui-même ; Laurent Paganelli, qui tous les dimanches soir sur Canal+ refait son numéro d’intervieweur presque polyglotte – Garcimore, sors de ce corps ! Sans compter – à titre perso – l’insupportable antiparisianisme récurrent 1) des ex-footballeurs marseillais (Sauzée…), 2) des ex-Parisiens exclus de l’actuel projet pharaonique (Le Guen…). Etre obligé d’applaudir Pierre Ménès, on ne nous en demanderait pas un peu trop ?

 

 

6 - Les stats débiles

 

 

Dernière invention de Canal+ : l’indice de performance d’un joueur – emprunté au jeu vidéo – est un agrégat de données chiffrées, on ne sait pas lesquelles, rassemblées en une note sur 100. Laquelle ne sert strictement à rien et ne contredit jamais le commentaire général porté sur le joueur pendant la partie. De bonnes statistiques peuvent éclairer le jeu – si elles sont maniées intelligemment. Mais inventer une pseudo-preuve scientifique pour montrer à quel point les spécialistes sont compétents, la manip est puérile.

 

 

7 - Le respect de Monsieur l’arbitre

 

 

L’arbitre a toujours raison ? Bien sûr que non, surtout s’il est français – le pire arbitrage d’Europe. Mais il y a toujours, dans les commentaires, ce vague surmoi moral qui en appelle au respect de l’autorité, fût-elle partiale ou dépassée. L’injustice fait le sel du sport – et la richesse imagée des commentaires qu’il suscite. Au nom du hooligan qui sommeille en nous (sur le canapé), haro sur l’homme en noir !

 

 

8 - Le faux direct

 

 

Merci, la technologie : tous égaux devant l’événement en direct, c’était avant. Le passage du signal vidéo par la box, l’ADSL, le satellite ou que sais-je encore induit des failles spatio-temporelles (en millisecondes) qui font qu’en cas de grand match votre voisin a déjà crié de joie alors que chez vous un joueur joue… une touche. Intolérable. On soupçonne même, sur certains matchs, l’image d’être un poil en retard sur le son : « But ! » crie le commentateur alors que le type n’a pas encore tiré. Le monde de l’image moderne est le monde du doute.

 

 

9 -… Et, tout à coup, on ne voit plus rien

 

 

Directives de l’UEFA, de la Ligue et du Vatican : si un type lambda se précipite sur le terrain, nu (les « streakers ») ou habillé, la caméra se détourne, cadre un joueur les mains sur les hanches. Idem si ça se bat en tribune… La logique ? Vous avez payé pour un spectacle, fût-il miteux, donc exit le direct non trafiqué. Mais le match, c’est l’événement tout entier, stade et excès compris. Il y a tromperie sur la marchandise.

 

 

10 - Les jours sans

 

 

Pire que le foot à la télé ? L’absence de foot. Heureusement, c’est de plus en plus rare… Mais l’amateur mesure son addiction à ces jours off où il s’abonne désespérément à Eurosport pour suivre la Coupe du monde des moins de 17 ans ; ou à ces vacances d’été à l’étranger où son ordi trafiqué lui permet de pirater ce match amical sans enjeu joué sur un gazon tyrolien (les préparations estivales se font à l’air pur). Une drogue, on vous dit.

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