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“Low” : Bowie à son plus haut


serdam

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Troisième vague de rééditions de l’intégrale des albums de David Bowie. La période berlinoise en coffret chic (et cher), est intitulée “Une carrière dans une nouvelle ville”. La collection démarre par “Low”, perle noire de 1977, année punk, où le Thin White Duke atteint son zénith.

 

Angleterre, 1977, l'année de tous les chambardements. Au beaux jours du « jubilé » de la reine, les légions punk déferlent sur Londres. Mais c'est au cœur de l'hiver que l'on enregistre la première secousse. Au mois de janvier, celui de sa naissance et celui de sa disparition, David Bowie publie son album le plus étrange, Low, enregistré à Berlin. C'est un virage radical. On ne les compte plus depuis la parution de Ziggy Stardust au printemps 1972. Cinq ans à peine. Une multitude d'incarnations qui donnent le tournis, une succession de chefs-d'œuvre qui placent la barre toujours plus haut.

 

Sauf qu'on ne sait pas encore, au cœur de l'hiver 1977, face à la lumière post-atomique qui nimbe le portrait de couverture que Bo, « l'homme venu d'ailleurs », atteint là son acmé. Quelques mois plus tard, Heroes ne fera qu'apporter son écho aux inventions de Low, qu'aucune œuvre future ne surpassera. Un an après le souffle lyrique de Station to station, le chanteur boucle la boucle avec un album saturé de désespoir. Il lui reste encore bien des vies à vivre, elles seront plus ordinaires.

 

 

Un objet tombé de nulle part

 

 

Il faut relire la presse rock de l'époque pour capter l'onde de choc. L'album divise comme jamais. Il achève de semer ceux qui avaient du mal à suivre. Et ceux qui restent veulent se montrer à la hauteur. Low est un objet tombé de nulle part, difficile à saisir, difficile à décrire. « Et vous voici, côte à côte avec l'homme qui tombe en morceaux… », écrit Charles Shaar Murray en introduction de sa critique dans le New Musical Express.

 

Le journaliste prévient. Il annonce la collision. Une météorite s'approche dans un « ciel orange incandescent », les repères sont troublés, David Bowie, l'artiste-caméléon, change de peau et celle-ci est opaque : « Le miroir de David Bowie ne renvoie plus le visage d'un masque, il ne renvoie pas même un visage. »

 

« Le nouveau Bowie est insensé, écrit Bud Scoppa dans Phonograph Records. Alors que pratiquement tout le monde dans le rock est à la recherche d'un son plus propre et plus ciselé, Low offre des rythmiques qui explosent comme des pétards dans des boîtes de conserve, des voix brumeuses qui serpentent dans une forêt de craquements, des guitares qui semblent sortir d'un garage, et des synthétiseurs un peu rouillés soudés ensemble par des trombones torsadés. »

 

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