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Grant Hart, chanteur et ex-batteur d'Hüsker Dü, nous lâche


serdam

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Compositeur et chanteur sensible et original, Grant Hart, l’ancien batteur et force créatrice à l’égal de Bob Mould dans Hüsker Dü, s’est éteint à 56 ans. La fin d’une carrière solo discrète mais riche. Et forcément trop courte.

 

C’était en 2013, à la fin de l’été, paraissait en catimini ­The Argument , album fleuve qui, justement ne manquait pas d’arguments. Un disque dense et touffu, gorgé de chansons amoureusement bricolées, à la fois pop, rêches et habitées, inspirées du Paradis Perdu, le poème épique de Milton revu à sa sauce par William Burroughs. Une beau disque de junkie réformé signé d’un homme, d’un  survivant, qui savait de quoi il parlait. En concevant cette grande œuvre au savoureux parfum bowiesque, chérie par quelques initiés, Grant Hart produisait, au nez et au double menton de son ex-acolyte Bob Mould, peut-être le plus bel album d’un ancien membre de Hüsker Dü . Il en était le batteur, mais aussi, même si Mould, par sa position de guitariste, s’imposait comme figure de proue du trio, l’auteur et le chanteur d’un grand nombre de titres parmi les plus réussis de ces apôtres d’un hard core mélodique. Vagues cousins provinciaux du Minnesota de Sonic Youth, ils étaient surtout les défricheurs d’un rock prégrunge, libre des poncifs à venir du genre qui ferait bientôt la fortune de Nirvana.

 

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