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Chris Spedding, guitare au rasoir


serdam

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Chris Spedding, guitare au rasoir

 

 

 

 

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Fine lame et second couteau. Dès qu'une éminence du rock, british en général, avait besoin d'un peu de tranchant, Chris Spedding était là, droit dans ses boots de biker. Avec la gueule de l'emploi, profil anglais, goût américain, riffs élevés dans les verts pâturages du Berry (Chuck). Tu veux du cuir ? Il dégaine. Même le nom est parfait. Chris Spedding. Un guitariste qui savait aussi chanter, comme Dave Edmunds  ou (hum) Wilko Johnson. Mais c'est sa guitare qu'ils louaient tous :John Cale  (Slow DazzleHelen of Troy), Bryan Ferry,Pretenders ,Sixto Rodriguez… Ses disques à lui ? On les achetait pour sa bonne tronche et on ne les écoutait pas très souvent. Son titre de gloire était une chose curieuse appelée Guitar Jamboree (1976), où il étale ses dons d'imitateur des maîtres (d'Albert King à David Gilmour). En 1980 paraît l'album I'm Not Like Everybody Else sous pochette noir et blanc, où l'oiseau nous fait son air chiffonné. Forcément le titre interpelle tout fan des Kinks qui se well-respecte. Reprise à l'appui pour entamer les hostilités : avec zébrures de violon mais guitare en veilleuse. Pas mal. Tout le reste est à l'avenant. Pas mal. Beaucoup de tempos médium, point trop de rock'n'roll saignant. Pas d'équivalent du Wild in the streets de Garland Jeffreys qu'il défouraillait sur Hurt. C'est l'époque où il rockabillisait soir après soir avec Robert Gordon, alors peut-être cet album venge-t-il son trop-plein mécanique de mercenaire. J'aurais voulu en extraire ce morceau qui s'appelle Musical press, une charge moderato mordante contre les magazines anglais, mais portée par un bon gros riff dont on se souvient. Hélas, le Tube est défaillant de ce côté-là (tout l'album est proposé mais enregistré sous des coussins). Alors ce sera I'm not like everybody else. Et la version des Kinks en prime pour s'en consoler. Une chanson "pas finie", me confiait un jour Ray Davies. Mais tout un programme et la voix rageuse de Dave. Un manifeste.

 

Chris Spedding I'm not like everybody else (1980)

 

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