Aller au contenu

Paul Simon seul à Londres et déjà grand


serdam

Messages recommandés

Paul Simon  seul à Londres et déjà grand

 

 

 

paul-simon-1-seul-a-londres-et-deja-grand,M431178.jpg

 

 

 

 

 

 

 

En 1965, Paul Simon est à Londres. Il a laissé à New York son copain Art Garfunkel  – leur premier album en duo n'a pas vraiment cassé la baraque – et son ambition d'être un second Dylan. L'a-t-il eue d'ailleurs ? Pendant que l'autre imposait sa fraîcheur joufflue et sa voix de vieux bluesman, petit Paul, de quelques mois seulement son cadet, s'exerçait à écrire des chansons en tout genre. Trop tard pour faire Dylan, le job était pris, il n'y userait pas sa santé. Au milieu du Pickin' London, Simon se frotte aux plus fines lames du royaume, les Davy Graham, Bert Jansch... Au moment d'enregistrer son Songbook, il trimballe encore un petit paquet de tics. Il a assez d'humour pour s'en amuser (A Simple desultory philippic) mais beaucoup de sérieux quand il met en scène dans I am a rock un « je » littéralement dylanien : je suis un roc, je suis une île, je n'ai pas d'amis, besoin de personne, etc. I'm touchin' no one and no one touches me... Il y a quelque chose d'encore assez rageur dans ce jeune homme qui se reniera plus tard (au point de supprimer l'album de son catalogue) et prend déjà ses distances avec des chansons vieilles de, oh, trois ans. Avec la patauderie des premiers pas vient aussi la grâce des commencements. Finesse d'écriture, musicalité, agilité dans le rythme et la rime, tout ce qui fera sa force est évident. Une sensibilité au passage du temps et des saisons. Les feuilles vertes hier ont déjà des couleurs d'automne. A most peculiar man est le conte glaçant du suicide d'un solitaire. La naïveté de Kathy's song n'a rien pour faire rougir son auteur, que la pochette montre au bord de l'eau face à ladite Kathy, encore des enfants (ils ont des poupées dans les mains). Plus sec et martelé que la version gravée l'année d'avant, son Sound of silence semble appeler la batterie qui va faire revenir Paul Simon à New York et décoller son duo avec le grand bouclé. Peut-on penser que Garfunkel l'a sauvé d'être un Dylan bis ? 

 

Paul Simon I am a rock (1965)

 

  • Like 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...