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Ami, entends-tu le retour des “Motivés” ?


serdam

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Vingt ans après ses débuts à Toulouse en 1997, le collectif issu des banlieues et porté par les musiciens du futur groupe Zebda reprend vigueur en pleine période électorale. Moins engagé politiquement mais toujours militant et dansant…. 

« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?...». En 1997, la première phrase du Chant des partisans, cet hymne de la Résistance composé en 1943 par Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, retentissait dans les bars, les concerts, à la radio et dans les manifs. Une version rap, joyeuse, festive, enlevée. Cette année-là, dans les quartiers Nord de Toulouse, une bande de copains, « mercenaires » de la culture locale, créent le Tactikollectif, une association qui veut faire émerger des banlieues mornes une nouvelle parole, l'expression d'une culture populaire matinée de combats politiques marqués à gauche. Ils s'appellent Muss, Hakim, Tayeb, Salah, Magyd... Des potes d'enfance qui veulent manier les mots et la musique au service de revendications sur l'intégration, la place des quartiers, la mémoire ouvrière, la mixité sociale.

 

L'album, produit artisanalement, sans l'appui d'une grosse maison de disque, propose des reprises de classiques militants : Le Temps des cerisesHasta SiempreBella Ciao... Enrichi des mélodies hispaniques portées par Bernardo Sandoval, de l'accordéon de Jean-Luc Amestoy et d'une mandole Kabyle, Motivéss'écoule à 10 000 exemplaires par mois vers la fin de l'été 1998, sans passer dans les grandes radios commerciales ni à la télé. Il devient l'hymne des manifs, un tube sur scène, un phénomène politico-musical. En tout, 200 000 albums seront vendus. L'année suivante, le groupe Zebda, dans lequel on retrouve Muss et Hakim Amokrane et Magyd Cherfi , fait « tomber la chemise » à toute une jeunesse française.

 

 

“Nous rêvons de manifs bruyantes, familiales et improvisées.”

 

 

Porté par ce succès et son écho, le Tactikollectif se lance en politique avec le mouvement des Motivé-e-s et entre au conseil municipal de Toulouse en 2001. Mieux, des listes de ce type émergent dans plusieurs autres villes. « Vingt ans après, dans un nouveau contexte politique et électoral, on voulait à nouveau être présents, en étant acteurs, en accompagnant de nouvelles luttes sociales, précise Muss Amokrane. Notre expérience dans un conseil municipal, cette proposition d'un renouveau, c'était une expérience incroyable. Nous, on était les musicos de la bande, mais on a vu plus tard comment cela pouvait déboucher aussi sur les Indignés, ou Podemos en Espagne ».

 

L'anniversaire valait bien de relancer la machine musicale. D'où un « nouvel » album, réédition du premier augmenté de quatre reprises inédites (L'Age d'or de Léo Ferré, Sabra ou ChatilaA Luta continuaPolice on my back), et présenté à Toulouse ce vendredi 3 février. Le titre Motivés, remastérisé dans une version plus dub, conserve son énergie et ses slogans à reprendre en chœur. Un album militant donc, revendicatif, mais toujours aussi optimiste et dansant. « Nous partons en campagne, servis par ces œuvres immortelles. Nous rêvons de manifs bruyantes, familiales et improvisées. De celles qui nous ont fait espérer et lutter », peut-on lire dans le livret.

 

 

 

 

 

Aujourd'hui l'engagement politique et la participation aux élections ont été abandonnés, et Magyd Cherfi se consacre désormais à une carrière solo d'écrivain et de chanteur. Mais c'est quasiment le même groupe d'une dizaine de musiciens qui va repartir en tournée pour quarante dates dès le mois de mars. « On sent déjà un gros frémissement chez les tourneurs et les festivals, précise Tayeb Cherfi du toujours vivant et actif Tactikollectif. Et sur les quelques concerts déjà passés, on a retrouvé un public encore plus varié. Marrant de voir des gens d'une cinquantaine d'années venir reprendre Motivés, Motivés avec leurs gamins...». Sur scène, aux côtés des deux frangins encore bondissants Muss et Hakim, Massilia Sound System ou Les Ogres de Barback ont déjà fait une apparition. D'autres surprises sont évidemment à prévoir à Paris, Toulouse, Trappes ou Vitry-sur-Seine, étapes festives des chants de luttes au beau milieu de l'indécision d'une année électorale. « Ohé ! Partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme ! 

 

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