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Julien Cazarre, le bouffon du crampon de Canal+


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L'humour foot

 

Julien Cazarre, le bouffon du crampon de Canal+

 

 

 

 

 

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Depuis quatre ans, tous les clubs de Ligue 1 et les stars du ballon rond en prennent pour leur grade. En posant un “regard décalé sur le foot”, Julien Cazarre, le trublion du magazine “J+1” de Canal+, a su séduire les supporters… et la majorité des joueurs, malgré son mordant.

« Il n’y a pas que le foot dans la vie, il y a aussi la Ligue 1. » Ce championnat aux stades vides et aux filets qui ne tremblent pas. On exagère, on fait comme Julien Cazarre. L’humoriste est la vedette de J+1, l’émission de ­Canal qui se moque du foot français, d’elle-même, des joueurs, du groupe Canal, et de tout ce qui peut (ou non) se prendre à la légère. D’abord des­tinée aux insomniaques et aux purs et durs, à l’époque le lundi en deuxième partie de soirée, J+1 a pris de l’importance. Aujourd’hui, on n’imagine pas une saison de ­Ligue 1 sans le programme qui la caricature.

 

Ce n’était pas gagné d’avance. « Quand j’ai proposé quelque chose à ­Canal+, au début des années 2010, ­Rodolphe Belmet [alors directeur général délégué de la chaîne, ndlr] estimait que l’humour et le foot n’étaient pas compatibles », se souvient Julien Cazarre. Qui obtient finalement la confiance de ­Karim Nedjari. En 2013, le rédacteur en chef des sports de Canal+ réserve une place à l’humoriste dans une nouvelle émission qui débriefe le week-end de Ligue 1 en compagnie d’un invité, en ­direct le lundi soir. J+1 ressemble à une version télévisée du mensuel So foot : humour, culture encyclopédique et analyses tactiques. On aime le ballon et c’est si bête qu’on en rigole. Surprise : les tout premiers fans furent les acteurs du championnat. L’entraîneur de Metz Philippe Hinschberger apprécie ce « regard décalé sur le foot » et « ces journalistes qui ne pensent pas à votre ­limogeage après deux défaites consécutives ». Le gardien de Dijon, Baptiste Reynet, en profite pour « mieux connaî­tre les gens ». Le milieu de Montpellier Ryad Boudebouz y voit un moyen de se changer les idées « quand on n’a pas été bon ».

 

 

“Aujourd’hui, la censure se résume souvent à de l’autocensure”, Julien Cazarre 

 

 

Nutritionnistes, joueurs guitaristes, supporters iconoclastes… J+1 est un cabinet de curiosités qui, malgré tout, paraîtrait fade sans l’inénarrable ­Julien Cazarre. Sa chronique d’une ­dizaine de minutes est le point d’orgue de l’émission, ce vers quoi tous les ­regards convergent. Après avoir chambré gentiment l’invité, il se lance dans le doublage en voix off des images de la journée de championnat. Pelouses, tribunes et vestiaires devien­nent une drôle de fiction feuilletonesque avec un paquet d’antihéros et de personnages secondaires récurrents : Ruffier la brute épaisse, Jardim le maçon, Ndoye le videur… Des inventions d’autant plus drôles qu’elles bousculent un monde sérieux, aux ­gigantesques enjeux financiers.

 

« Aujourd’hui, la censure se résume souvent à de l’autocensure », estime l’ancien d’Action discréte, qui ne maîtrise pas encore l’autorégulation (le CSA vient ainsi de mettre en garde Canal+, suite à une séquence diffusée en février dernier pendant laquelle Julien Cazarre reprenait un chant homophobe des supporters de l’OM). Sa liberté de parole en a fait l’idole de la majorité des joueurs… et même de ses cibles ­favorites. Le géant Cheick Diabaté, à la finesse technique éléphantesque, était l’invité de l’ultime émission de la saison dernière. Discours, cadeau, embrassades : la tête de Turc voulait honorer son bourreau.

 

 

 

 

“Même sur le terrain on a en tête qu’il peut nous charger ! ”, Ryad Boudebouz

 

 

Evidemment, les boucs émissaires de l’émission n’ont pas tous le sourire. Ali Ahamada a pris l’avion pour la ­Turquie, Geoffrey Jourdren a glissé en Ligue 2. Cazarre n’y est pour rien, mais les deux gardiens de but ont souffert de son humour. Et quand ce ne sont pas les joueurs, « il faut parfois calmer le jeu avec les clubs », reconnaît le présentateur Nicolas Tourriol. Tout en laissant les mains libres au trublion de l’émission... Pour autant Baptiste Reynet « ne connaît personne » qui s’offusque de cet humour : « Ça nous fait tous marrer à l’entraînement. » Les acteurs du championnat sont (quasi) unanimes, J+1 est devenue culte. Ça va lui faire mal, mais Julien Cazarre doit s’y résoudre : il est une star de Ligue 1.

 

« Tout le monde fait très attention. Même sur le terrain on a en tête qu’il peut nous charger ! On se fait souvent la réflexion avec les adversaires », reconnaît Ryad Boudebouz. Qui s’est donc fait un plaisir d’accepter l’invitation, en février dernier. Mais une fois dans le fauteuil, quand l’humoriste surgit en fin d’émission, il est trop tard pour maîtriser son image. Le joueur est dos au but. « Il ne nous laisse pas caser une phrase », précise Baptiste Reynet, fataliste comme le défenseur de Caen Emmanuel Imorou : « De toute façon, il a bien plus de repartie. » Cazarre est conscient d’être dans la peau d’« un procureur » et d’allumer un joueur dans la position du « lapin pris dans les phares ».

 

De « petits changements » sont prévus à la rentrée. Mais globalement, J+1 a trouvé un équilibre. La saison dernière, le passage au dimanche soir n’a pas tué l’identité de l’émission. Le départ du rédacteur en chef Laurent Salvaudon pour SFR Sport, non plus. Et Nicolas Tourriol a brillamment pris la relève de Stéphane Guy à la présentation. Reste la nécessité, toujours, de se renouveler. « Cette chronique, je ne vais pas la faire encore dix ans telle quelle », promet Cazarre. Surtout si notre championnat remplace les Diabaté par les Neymar. Il faudra trouver une autre ­façon d’en rire.

 

https://www.youtube.com/watch?v=7aaNKjGDH24

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