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Pour les chaînes de sport, les réseaux sociaux sont en première division


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Résumés de matchs, interviews exclusives : les chaînes de sport Canal+, L’Equipe ou BeIN Sports investissent Facebook et autres Snapchat. Pour mieux toucher les moins de 35 ans.

« Vous allez assister à l’équipement en direct d’Habib ! », annonce Hervé Mathoux. Il est 19 heures ce ­dimanche, Canal football club (CFC) a déjà commencé. Enfin presque : on n’est pas encore sur ­Canal+ mais sur Facebook. Un technicien pose deux micros sur la chemise du consultant Habib Beye. La scène est maladroitement filmée au smartphone. C’est un peu long.

 

Ce genre de vidéo a pourtant du succès. En dix minutes : 34 000 vues, 734 réactions et 293 commentaires. Les chaînes de sport ont trouvé la formule pour devenir les championnes des réseaux sociaux. Le compte Facebook du CFC(qui réunit tout le contenu foot du groupe Canal+) est suivi par 3,2 millions de personnes. C’est proche de TF1 (3,9 millions) et bien plus que les autres chaînes principales du PAF. Omnipotent leader, beIN Sports compte 6,7 millions d’abonnés en France (19 millions à l’international).

 

Ce rayonnement 2.0 est d’abord le fruit d’un rapprochement naturel : les réseaux sociaux sont majoritairement fréquentés par les jeunes, eux-mêmes particulièrement friands de sport. BeIN estime que 85 % de ses abonnés Facebook ont moins de 35 ans. Mais le cercle vertueux ne s’arrête pas là : comme cette tranche d’âge est une cible importante, les chaînes de sport soignent leur présence sur la Toile. Elles ont chacune constitué une équipe dédiée de cinq à dix personnes. « Les jeunes générations sont moins sensibles à l’outil télévisuel que les précédentes, constate Laurent-Eric Le Lay, le directeur des sports de France Télévisions. Apprendre à leur parler, c’est un exercice journalistique intéressant et primordial. »

 

 

En léger différé

 

 

Cet exercice varie en fonction du ­réseau. Twitter donne des infos brutes. Instagram préfère la forme au fond. Snapchat permet de « faire de l’éducation du sport », explique Emmanuel Montecer, chef des community managers de la chaîne L’Equipe. L’objectif reste cependant toujours le même : ­inciter les jeunes à allumer la télé.

 

Ce que Facebook permet très bien de faire (beIN Sports y compte 23 fois plus d’abonnés que sur Instagram). Grâce à la vidéo, la chaîne y « vend son catalogue de droits », selon les mots de Florent Houzot, le directeur de la rédaction. Les championnats de foot espagnol, italien et allemand, par exemple.

 

Ces images gagnent en valeur à mesure que le droit à l’information se restreint. Les chaînes d’info sportive en continu (­Infosport+ et BFM Sport) ne peuvent montrer que quarante-cinq secondes d’images d’un championnat européen par demi-heure. Alors rendez-vous sur les murs Facebook des détenteurs de droits pour regarder les résumés… ou sur le compte Twitter de beIN Sports pour voir les buts en léger différé.

 

 

Abattre les barrières

 

 

Facebook permet aussi de montrer du sport en direct. Pour valoriser le plus grand événement qu’elle ait jamais diffusé, L’Equipe a retransmis les quinze dernières minutes de chaque étape du Tour d’Italie, en mai dernier. Pour sortir de l’anonymat, SFR Sport a diffusé plusieurs matchs du championnat de France de basket en intégralité.

 

Ces expérimentations restent néanmoins des épiphénomènes qui ne doivent pas masquer l’autre grande destinée des réseaux sociaux : donner l’impression au public de faire partie de la famille. On montre les coulisses des émissions (comme Habib et ses micros) afin d’« abattre la barrière entre ceux qui font de la télé et ceux qui la regardent », justifie Sébastien Audoux, le chef numérique du sport à Canal+.

 

Ça donne parfois de drôles de choses, comme ces selfies en Facebook live où le journaliste, au bord du terrain avant un match, répond aux questions des internautes (beIN en raffole). Les gros pixels, les fautes d’orthographe et les remarques gênantes peuvent alors faire mal aux yeux. Qu’importe, pour Sébastien ­Audoux, tant que « l’abonné devient ­expert ». Même si on se demande parfois si tous les journalistes ont la légitimité de l’être.

A voir

 

Monaco/Leipzig – Ligue des champions (foot) Mardi 21 novembre à 20h45 sur beIN Sports 1

 

PSG/Celtic – Ligue des champions (foot) Mercredi 22 novembre à 20h45 sur Canal+

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