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Oyez, oyez, c’était les yéyés


serdam

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Ils s’appellent Sylvie, Johnny, Sheila, Françoise… A l’aube des sixties, une jeune génération de vedettes poussent la chansonnette en écho aux “yeah yeah” des Beatles. Le mouvement yéyé est né. Symbole d’émancipation et d’hédonisme, cette pop made in France affole les hit-parades. Avant que son exaltation naïve ne soit ringardisée par Mai 68. 

 

Le 22 juin 1963, un rassemblement est prévu place de la Nation, à Paris, pour fêter le premier anniversaire du mensuel Salut les copains, lancé à l’été précédent par Daniel Filipacchi. Doivent se succéder sur le podium les vedettes du moment : Danyel Gérard, Frank Alamo, les Chats Sauvages, Richard Anthony, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday. On attend une dizaine de milliers de ces jeunes dont le blond rockeur a été proclamé « l’idole » quelques mois plus tôt. Il en viendra cent cinquante mille, et on frôlera l’émeute. La bonne presse crie aux voyous, le général de Gaulle suggère qu’on emploie toute cette énergie juvénile à creuser des routes, mais Le Monde offre une tribune plus nuancée au philosophe Edgar Morin , qui grave dans le papier journal l’appellation « yéyé ». Onomatopée de ralliement tout droit sortie des chansons américaines et anglaises qui commencent à se répandre comme une traînée de poudre. Les Beatles font « yeah yeah », l’écho de leurs émules français sera donc « yéyé ». 

 

 

Génération spontanée

 

 

Vincent Palmer a 12 ans en 1963. Trois ans déjà qu’il a subi, avec Apache des Shadows, le choc qui fera de lui le guitariste de Bijou, futur fleuron du rock en français. A Juvisy, banlieue sud, il écoute chaque jour religieusement l’émission Salut les copains,lancée quatre ans plus tôt sur Europe 1 et devenue le rendez-vous des gamins à la page. « Je notais tous les morceaux qui passaient. Dans la rubrique “Le coin du spécialiste” étaient programmés les originaux anglo-saxons et leurs adaptations françaises », se souvient celui qui, une fois rangées ses guitares, sera l’« Erudit rock » du magazine Rock & Folk dans les années 1990. « Le yéyé est arrivé d’un bloc, c’était une génération spontanée. Je me passionnais pour les Beatles, les Rolling Stones, etc., mais ça n’empêchait pas d’aimer Johnny et Claude François. On n’était pas du tout attaché à l’auteur d’un morceau, sa source. Et il y avait quelque chose de rassurant dans le fait d’entendre des chansons dans sa langue. » 

 

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