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Lloyd Cole, une légère commotion


serdam

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Dès le début il y avait des détails agaçants chez ce jeune homme au charme évident, mix de playboy taciturne et de rat de bibliothèque, légèrement replet. Par exemple, ce petit raclement de gorge au fond de la voix, dont il userait sur ses morceaux les plus lents pour un effet présumé sensuel. Mais son grand truc, c’était les mid-tempos avec guitares sonnantes. Et le plus parfait échantillon s’appelait Perfect Skin. Premier single, bingo. 1984, année Smiths. Le type de son qu’on avait repris goût à entendre. Ici plus clairement référencé folk-rock mid-60’s rénové avec phrasé dylanien et volée de phrases un peu trop malignes : she’s got cheekbones like geometry and eyes like sin… and she’s sexually enlightened by Cosmopolitan… Je ressens encore ce que cette chanson avait d’excitant dans l’air du moment. On attendait le garçon au tournant du live et il s’est pointé au Palace avec sa Vox Teardrop à douze cordes et son col roulé noir. Ses plaisantes roucoulades. Nos amies adoraient. Combien de temps allait-on trouver ça vraiment bien ? Quel attachement particulier nous tiendrait au personnage ? Lloyd Cole était un étudiant anglais qui avait formé les Commotions à Glasgow avec des musiciens du cru – ils s’appelaient naturellement Donegan, Cowan, Irvine et Clark. L’histoire avec lui ne serait jamais la même qu’avec Edwyn Collins , Roddy Frame  ou Michael Head . Il partagerait bien des fans avec Paddy McAloon , arrivé sur le marché la même année sous l’alias tordu Prefab Sprout. Mais déjà Forest Fire et sa langueur poseuse me faisaient déchanter. L’album Rattlesnakes a pas mal tourné en son temps avec ses coquetteries de name dropping, ses arpèges accroche-cœurs. Puis, l’ayant perdu des années plus tard, je ne l’ai pas recherché partout. Si j’entends Perfect Skinaujourd’hui, reste une familiarité, une connivence agréable mais ses qualités même ont le don de s’évaporer comme des artifices. Pourtant je salue ici le souvenir encore vibrant d’une commotion.

 

 

 

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