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Crosby & Nash quatre moins deux et plus


serdam

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Il manque la note acide de la troisième voix, celle de Stephen Stills , son éclat bleu glacier. Mais ces deux-là savaient harmoniser comme personne et unis faisaient déjà une assez bonne blague. Délestés des faux siamois à tête dure, Stills et Young  fonçant chacun dans leur direction – quitte à se recogner à l’occasion –, Crosby et Nash pouvaient laisser croire à une alliance des mous. Mais le premier nommé avait déjà montré quelque talent cabochard avec les Byrds

 

 et l’histoire allait prouver que le grand échalas anglais n’était pas en reste. Entre canassons d’un même attelage, défait et refait au gré des manques et des nécessités, les occasions de brouille seraient naturellement légion. En 1972, on en est encore à la quasi grâce des (re-)commencements. Du quatuor magique , David et Graham semblent les mieux conçus l’un pour l’autre. Mais leur première œuvre commune est aussi une juxtaposition d’egos. Comme au temps de  CS&N, chacun apporte clairement ses chansons, cinq pour Crosby et cinq et demi pour Nash. Aucun titre cosigné. Deux styles reconnaissables, élaborés déjà en solo l’année d’avant avec Songs for Beginners (Nash) et If I Could Only Remember My Name (Crosby). Ce duo sous pochette nuit serait donc un peu la somme de deux demi-solo. La facilité mélodique de Nash ouvre (Southbound train) et ferme (Immigration man) le ban. L’invention harmonique de Crosby relève ici et là certaine tiédeur. Le morse à veste en daim a rameuté ses potes du  Grateful Dead et ses envies jazz-folk. Au top de cette veine coule Games. Où l’on s’écarte un peu du confort country-rock donné par des session men qu’on commence à voir partout (Danny Kortchmar, Leland Sklar…). Que doit ce titre à Nash ? On peut poser la question inverse pour Stanger’s Room, à l’intro piano typique de l’Anglais. Si ce n’est qu’ici les harmonies relancent la dynamique d’un morceau qui menace de prendre la tangente à tout moment. D’où son étrange beauté.

 

à suivre...

 

 

 

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Crosby & Nash (2), chorus ridant les flots

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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En ce temps-là, le département artistique d’une major hollywoodienne se souciait assez peu de photogénie. Quand vous aviez sous la main la moitié du quatuor vocal rock le plus chaud du moment, vous pouviez simplement les planter devant l’objectif, la chemise ouverte, sur fond de feuillage doré. David Crosby et Graham Nash étaient des stars et si une nouvelle tentative de remettre le couvert à quatre avec Stills et Young avait échoué, ce n’était pas de leur faute. Les revoici donc en tête-à-tête, avec un paquet de chansons déjà prêtes à l’emploi et un petit lot d’aigreurs (Bittersweet de Crosby, Take The Money And Run de Nash, qui fait allusion à la débâcle de CSN&Y.Sont-ils encore plus soudés que la dernière fois ? David porte le deuil de sa mère (Carry Me), Nash se souvient de la femme qu’ils ont aimée tous les deux, Joni Mitchell  (Mama Lion). D’une façon générale, les compères chantent beaucoup plus ensemble que sur l’album de 1972. Et tant pis s’ils n’ont pas les deux autres : Love Work Out, qui s’appuie d’abord sur la puissance des harmonies vocales, se poursuit en duel de guitares ou « Kootch » Kortchmar et David Lindley chassent clairement les fantômes de Neil et Steve. Le groupe de sidemen s’est solidifié sous le nom de The Section. Si Wind On The Water est plus cohérent que son prédécesseur, il se perd parfois en solos évoquant un Steely Dan sans les nerfs, et finit heureusement par tutoyer les étoiles juste avant de prendre congé. Seule création commune du duo à part le plaisant mais anodin Naked In The Rain, cet envoi céleste est en fait le collage inspiré de deux contributions : Critical mass exalte le goût légendaire de Crosby pour les polyphonies de la Renaissance. Quelques volutes instrumentales plus loin, voici le morceau-titre, une lamentation de Nash sur la destruction des baleines. L’une des plus douces choses jamais produites par l’ex-Hollies et la fusion des voix opère ici comme un charme au chant unique.

 

 

 

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