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“Ça”, tapageur mais efficace


serdam

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Un clown sadique entraîne les enfants d'une petite ville américaine dans un jeu de pistes macabre. L'univers violent de Stephen King nourrit un film d'effets visuels (interdit aux moins de 12 ans), qui finit heureusement par donner un sens à la peur.

 

Soutenue par Stephen King  lui-même, cette adaptation de son best-seller de 1986 a remporté un immense succès aux Etats-Unis. Mais si l’imaginaire sombre de l’écrivain triomphe, c’est sous une forme simplifiée. Ce Ça qui soulève tant de curiosité ressemble à un épisode de la série Stranger Things, où, dans les années 1980, les gamins d’une petite ville américaine sont confrontés à des événements mystérieux. Ici, un clown bizarre attire les enfants dans un jeu de piste macabre. Et l’étrangeté a tendance à se réduire à une plongée dans l’horreur. Têtes décapitées, membres sectionnés, douche de sang, mère manipulant son fils, père abusant de sa fille, fils parricide… On reste bouche bée devant ce catalogue de violences en tous genres, qui vaut au film une ­interdiction aux moins de 12 ans mais dont le réalisateur ne semble pas mesurer la dureté. Venu du cinéma de genre (Mama, 2013), Andy Muschietti  puise d’abord dans le roman de Stephen King des effets de mise en scène. Ces mouvements de caméra très sophistiqués font trop souvent basculer la noirceur du côté du show.

 

Une vision plus intéressante se développe heureusement dans la seconde partie du film. Le terrible clown n’y est plus seulement un diable sortant de sa boîte mais la représentation grinçante d’une peur qu’il s’agit d’apprivoiser et, au-delà, des démons de tout un chacun. Cette dimension plus symbolique s’exprime alors d’autant mieux que le décor fantasmagorique devient monde des idées. Il était temps que Ça fasse sens, et pas seulement sensation.

 

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Ça : pourquoi a-t-on si peur des clowns ?

 

 

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Lorsque Stephen King, au début des années 1980, décida d'écrire un roman de monstres, il s'interrogea sur ce qui effrayait le plus les enfants. Sa conclusion : les clowns. Le terrifiant Grippe-Sou, qui hante les 1130 pages de Ça, était né.

 

Selon une étude, la coulrophobie, nom savant donné à la phobie des clowns, arrive en cinquième position dans la liste des peurs, derrière, l'agoraphobie (peur de la foule), La trypophobie (peur des trous), la xénophobie (peur des étrangers) et l'arachnophobie (peur des araignées).

 

Une autre étude menée en 2008 sur 250 enfants et adolescents de 4 à 16 ans a démontré que la majorité d'entre eux avaient peur de simples images de clowns. La psychologue Alexandra Rivière-Lecart, enseignante à Paris 8, explique l'origine de cette phobie : "Le clown, c'est d'abord la dissimulation. Celle des traits sous le maquillage. Un clown est une non-personne avec un sourire figé [...] On ne connaît jamais sa véritable identité. Cet anonymat peut éveiller des inquiétudes."

 

John Wayne Gacy, le "clown tueur"

 

A la fin des années 1978, un fait divers particulièrement atroce est venu décupler la coulrophobie ambiante : l'arrestation, aux Etats-Unis, de l'un des pires serial killers de l'histoire, John Wayne Gacy, reconnu coupable d'au moins 33 meurtres d'adolescents. Lequel fut surnommé le "clown tueur" parce qu'il se déguisait en clown pour amuser les enfants dans les hôpitaux ou faire des tours de magie devant ses futures victimes....

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"Ça", la critique du film d'horreur de l'année

 

 

 

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Le clown de «Ça» peine un peu à effrayer sous les images de synthèse, mais la bande de gamins à la «Stranger Things» devrait emballer le public au-delà des amateurs de films d'horreur.

 

 

Le synopsis

 

 

Ils sont une poignée d’enfants, à Derry dans le Maine, à former le «Club des Ratés». Sept gamins qui sont la cible favorite des gros durs à l'école, et parfois des adultes à la maison. Bientôt la peur qui les habite va prendre des formes bien trop concrètes, derrière lesquelles se cachent le maléfique Clown Grippe-Sou, qu'ils appellent «Ça»…

 

La bande-annonce

 

 

 

 

 

 

 

La critique

 

 

Difficile, à une époque où Hollywood connaît ses recettes les plus faibles depuis longtemps et se retranche sur le spectacle familial, de trouver de belles productions de cinéma d’horreur pour grand public. Avec son bon budget (35 millions de dollars, contre une fourchette habituelle de 2 à 10 millions pour le genre), «Ça» laisse ainsi espérer une réussite à la «Conjuring», qui en 2014 avait su conquérir les spectateurs au-delà des amateurs d'horreur. Mais là où les dossiers Warren étaient une heureuse surprise, le clown maléfique, lui, signe un retour très attendu.

 

«Ça» a déjà marqué plusieurs générations. Toutes celles qui ont lu le best-seller de Stephen King bien sûr, et celle des années 1990, traumatisée par l'adaptation télévisée de quatre heures de CBS (diffusée en France sur M6). Le public contemporain ne sera peut-être pas si terrorisé par le nouveau «Ça», film d’horreur aux armes plutôt conventionnelles. L’épouvante est une question de rythme, et son montage un peu trop lâche désamorce mécaniquement les effets de sursauts. Mais à défaut d’être profondément effrayé, les spectateurs seront sans aucun doute emballé par la palpitante épopée adolescente du «club des ratés».

 

 

Les "Goonies" contre Pennywise... et les plus grands 

 

 

Très «Goonies» et forcément très «Stranger Things», les gamins sont les vedettes du nouveau «Ça», et le réalisateur Andrés «Andy» Muschietti offre à chacun d’entre eux le temps nécessaire pour s’installer dans le film. Dans une longue succession de scènes d’ouverture, ces enfants solitaires, mal-aimés, souffre-douleur des plus grands, vont affronter pour la première fois les phénomènes terrifiants de Derry, archétype de la paisible bourgade américaine cachant bien ses démons comme les affectionne Stephen King - et qui à la faveur de cette longue exposition en profite pour prendre corps, elle aussi.

 

 

 

 

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Si aucun de ces tableaux n’est inintéressant, l’ensemble manque de liant et freine la progression dramatique, si bien qu’il faudra attendre l'heure de jeu, et la réunion de la bande pour que la machine se mette en route. La méthode a aussi les défauts de ses qualités, et le metteur en scène doit jongler avec beaucoup de personnages, même si l’équilibriste s’en sort plutôt bien. Le cinéaste est bien aidé par ses jeunes acteurs, tous plus ou moins justes dans leur partition solo, et qui délivrent ensemble une prestation dynamique, drôle par leur malice de galopins, émouvante par leur sincérité d’ados.

 

 

Le clown Pennywise peine à exister sous le trop-plein d’images de synthèse

 

 

Face à eux, Bill Skarsgård incarne le mythique clown Pennywise (Grippe-Sou en français), presque par intermittence. Sans que cela ne mette en cause ses talents, il peine malheureusement souvent à exister sous le trop-plein d’images de synthèse. La comparaison inévitable avec le Pennywise de 1990 tourne en la faveur du grand Tim Curry. À l'époque, l’acteur du Rocky Horror n’avait que son visage inquiétant, son maquillage outrancier, sa voix imposante -mais aussi son âge (44 ans contre 27 ici), rouage important de la métaphore sur les traumatismes de l’enfance.

 

 

 

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Dépossédé de visage par les effets numériques, le jeune Skarsgård (de la dynastie suédoise des Stellan et Alexander) perd aussi l’élément comique, réservé aux enfants, qui aurait surement renforcé son pouvoir de terreur -quoi de plus inquiétant qu’un monstre cherchant à vous dévorer en riant? En 2017, le clown a une plastique monstrueuse. En 1990, il était redoutablement humain.

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