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Bert Jansch , ici l'ombre


serdam

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C'est un parfait portrait de l'artiste en jeune homme. Visage à moitié mangé d'ombre, mains posées sur la tranche de la guitare, tifs noirs indisciplinés, regard défiant. Bert Jansch a 22 ans. Il a quitté Glasgow deux ans plus tôt pour bourlinguer, puis s'est posé à Londres. En 1965 quinze morceaux (dont neuf chantés), enregistrés sur un simple magnéto à bandes et vendus pour 100 £ au label Transatlantic, font un premier album. Avec cette photo noir et blanc sur la pochette. Un collègue écossais, Donovan, reprend Do you hear me now ? et le nom de Bert Jansch commence à circuler. Un autre Dylan britannique ? Ce fin guitariste, plus scrupuleux dans son rapport au folk traditionnel, reconnaîtra plutôt l'influence de Davey Graham et à son tour influencera tout un joli monde de la six-cordes, de Jimmy Page à Pete Doherty en passant par Neil Young  et Johnny Marr . Comme Richard Thompson , autre pilier du british folk issu des mid-60's, Jansch est un guitariste qui chante plutôt qu'un singer-songwriter. Ça ne le rend pas moins précieux. Dans son dépouillement originel, son premier album est aussi humble d'intention et avare de tout effet qu'il est prenant d'un bout à l'autre. Du bluesy Strolling down the highway au génial instrumental Angie, emprunté à Davey Graham avant que Paul Simon ne le fasse, on a le sentiment de se glisser dans la pièce au moment où le magnéto s'est mis à tourner. Au milieu de ce concert intime, l'éclat douloureux du pourtant très doux Needle of death. Elégie inspirée à Bert Jansch par la mort d'un ami folksinger, Buck Polly, tombé dans la « pure neige blanche ». Le picking est solide et la voix tremble un peu. Jansch connaîtra plus tard lui-même les affres de l'addiction – alcool surtout. Des pépites jalonnent ce début de parcours qui donne la note des années à suivre. Rudesse et délicatesse tiennent chacune un bras de ces I have no time ou Dreams of love et la grâce de Nick Drake est plus très loin.

 

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